Elections européennes 2024 – Une majorité d’électeurs en faveur d’une politique climatique moins ambitieuse ?

Résumé:

Une étude du Centre Jacques Delors (basée sur une enquête menée en novembre/décembre 2023 auprès de plus de 15 000 personnes en Allemagne, en France et en Pologne) montre qu’une courte majorité d’électeurs souhaite toujours une politique climatique plus ambitieuse, une transition juste et une série de mesures concrètes pour réduire les émissions.

Le climato-scepticisme ne semble pas être un phénomène répandu au sein du courant politique dominant. Par conséquent, les partis démocratiques ne devraient pas se précipiter dans une “course vers le bas” en réduisant leurs ambitions climatiques.

Attitude des électeurs en fonction de leurs intentions de vote.

Les sceptiques (en rouge), les indécis (en beige) et les supporters (en bleu)

Les auteurs préconisent de mettre davantage l’accent sur les investissements verts et la politique industrielle, ainsi que sur des mesures compensatoires pour soutenir des politiques efficaces mais impopulaires telles que la tarification du carbone.

Selon eux, les partis ne devraient pas gaspiller les mois à venir à surenchérir sur la manière de répondre à la lassitude imaginée à l’égard du climat, mais plutôt à rivaliser sur des recettes concrètes pour rendre l’économie plus verte.

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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À l’approche des élections du Parlement européen de 2019, les jeunes de toute l’Europe sont descendus dans la rue pour réclamer des politiques climatiques plus ambitieuses afin d’assurer leur avenir. Leurs protestations ont finalement ouvert la voie à une législature définie par l’ambitieux Green Deal européen.

Cinq ans plus tard, les manifestations liées au climat font à nouveau parler d’elles à l’approche des élections législatives, mais le ton a changé. Dans plusieurs États membres de l’Union européenne, les agriculteurs font entrer leurs tracteurs dans les capitales pour exprimer leur frustration à l’égard des réglementations environnementales, ce qui fait craindre que l’agenda vert de l’UE ne perde son élan politique.

Les partis populistes d’extrême droite ont rapidement tiré parti de ces protestations en appelant à un renversement des politiques climatiques, les décrivant comme trop contraignantes pour les citoyens ordinaires et les agriculteurs. Parallèlement à la montée en puissance de l’extrême droite dans les sondages nationaux, leur thèse d’une lassitude généralisée à l’égard du climat a gagné du terrain.

Les politiciens libéraux et de centre-droit sont donc de plus en plus réticents à soutenir les initiatives du Green Deal, appelant plutôt à une pause dans la législation sur le climat en réponse à ce qu’ils semblent percevoir comme un changement plus large du sentiment du public. Dans une tentative apparemment précipitée de calmer les ardeurs des agriculteurs à l’approche des élections, la Commission européenne a même proposé de réduire les normes environnementales qui déterminent l’éligibilité au financement dans le cadre de la politique agricole commune (PAC).

Une inquiétude généralisée sur le climat

Mais ce revirement politique reflète-t-il vraiment l’état d’esprit du public ? Les données d’enquête recueillies par le Centre Jacques Delors auprès de 15 000 citoyens en Allemagne, en France et en Pologne indiquent le contraire. Face à l’augmentation du coût de la vie, à un contexte économique difficile et à la guerre de la Russie en Ukraine, la poursuite de l’action en faveur du climat reste une préoccupation majeure pour un large éventail d’électeurs.

Revenir sur des années de législation climatique se heurterait à l’inquiétude généralisée des citoyens quant aux conséquences du changement climatique sur eux-mêmes et leur famille. En Allemagne et en Pologne, environ 60 % des personnes interrogées ont déclaré qu’elles étaient déjà affectées par le changement climatique ou qu’elles s’attendaient à l’être dans les cinq à dix prochaines années. En France, cette proportion atteint même 80 %.

Ainsi, lorsqu’on leur demande si les politiques climatiques existantes sont trop ambitieuses ou doivent être intensifiées, une majorité – 57 % en France, 53 % en Allemagne et 51 % en Pologne – se prononce en faveur d’une action plus poussée. En effet, les partisans d’une ambition climatique accrue sont plus nombreux que les sceptiques dans la quasi-totalité des affiliations politiques des trois pays, y compris parmi les électeurs libéraux et conservateurs.

Cela dit, une minorité non négligeable de personnes interrogées s’est montrée sceptique à l’égard de politiques climatiques plus ambitieuses dans les trois pays étudiés. Elle représentait environ 30 % de la population en Allemagne et en Pologne, et un peu moins en France (23%).

Pourtant, rien n’indique que ce groupe ait augmenté de manière significative au cours des dernières années ou que ce scepticisme soit principalement ancré dans des préoccupations matérielles difficiles, comme on le prétend souvent. Nous avons plutôt constaté un lien étroit avec l’appartenance politique : les partisans des partis d’extrême droite sont nettement surreprésentés dans ce groupe.

Pour en savoir plus (en anglais) :

https://www.socialeurope.eu/beyond-the-backlash-the-green-electoral-agenda

https://www.delorscentre.eu/en/publications/detail/publication/debunking-the-backlash-uncovering-european-voters-climate-preferences

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